Paroles de femmes avec Teri Wehn-Damisch, productrice et autrice

Rencontre (conférence, lecture, dédicace)

Venez rencontrer Teri Wehn-Damisch

Photo de Teri Wehn-Damisch
  • 26 avril à 14h30

  • sur réservation au 02 54 31 06 04

Présentation

Cette rencontre rappelle la place fondamentale de George Sand dans le milieu culturel et intellectuel de l’époque. En effet, tout au long de la vie de l’autrice, de prestigieux invités comme des artistes, des philosophes, des journalistes… ont été conviés et se sont succédés dans cette maison de Nohant, lieu singulier d’échanges et de rencontres.

Ces invitations contemporaines au domaine de George Sand renouent avec cette tradition où le public aura le plaisir de découvrir leurs parcours.

Teri Wehn-Damisch est venue à Nohant à l’automne 2023, dans le cadre d’un tournage d’un documentaire sur Michelle Perrot, tourné en partie à Nohant. Elle y dessine un portrait « en chambre » de l’historienne pour évoquer les évènements marquants de son enfance, l’éveil de sa conscience politique, ses recherches audacieuses, ses rencontres décisives, son regard sur le féminisme qui la placent parmi les figures intellectuelles les plus marquantes de notre temps. Le documentaire sera diffusé sur France Télévision.

Cette rencontre sera animée par Elisabeth Braoun, administratrice suivie d’un échange avec le public.

Biographie

Née Fanny Messing, à Paris, en 1936, de parents juifs polonais arrivés dix ans plus tôt et amenés à fuir, à temps, trois ans plus tard, vers l’Amérique. Elle change de prénom à la traduction douteuse (fanny  désigne les fesses chez les Yankees) et afin d’éviter la risée de ses camarades, d’autant que le patronyme n’arrange rien : messing around  signifiant déconner.

Après avoir grandi à New York, Teri Wehn Damisch intègre au début des années 1970 le Service de la recherche de l’ORTF, à l’invitation de Pierre Schaeffer. Par la suite, elle devient productrice déléguée sur Antenne 2, où elle conçoit des émissions sur l’art et la culture. Entre 1976 et 1981, elle y produit Zig Zag, une émission mensuelle, qui lui permet d’établir un dialogue entre les arts. En phase avec les grandes expositions de son temps, elle conçoit la série documentaire Ping Pong au Centre Pompidou, qui lui permet de faire fructifier sa culture transatlantique.  

 A partir des années 1980, elle obtient sa carte de réalisatrice, et signe ses premiers portraits documentaires.  Elle explore avec un œil aiguisé les vies et les œuvres de multiples artistes, architectes, peintres, photographes, et s’intéresse particulièrement au cinéma expérimental. Parmi ses portraits parisiens figurent plusieurs films dédiés à des femmes artistes ou intellectuelles, souvent originaires, comme elle, d’autres cultures : Sonia Delaunay, Gisèle Freund, Jacqueline Salmon, Julia Kristeva. Ils témoignent d’une profonde réflexion sur l’art, sur l’exil, sur ce qu’est la création. Ses films sur l’architecte canadienne Phyllis Lambert ou sur l’anthropologue Françoise Héritier reflètent à quel point le travail de Teri Wehn Damisch s’affranchit des frontières entre les arts et les différents domaines de réflexion. Sa riche filmographie est marquée par un travail d’expérimentation, une grande exigence intellectuelle et un sens profond de l’humanité.

En 2022, elle reçoit le prestigieux prix Brabant de la SCAM, consacrant son parcours de réalisatrice. La même année, le Centre Pompidou organise une rétrospective de son œuvre.

Demandez-lui si elle est féministe, la réponse fuse, douloureuse et cristalline :  

« Comment pourrais-je ne pas l’être ?! »