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Le jardin et le petit bois

Plan du domaine de George Sand

Le jardin et le parc de Nohant sont indissociables de la maison, de la vie et de l ’œuvre de George Sand. Ils permettent de compléter la visite de la maison et de marcher dans les pas de l’écrivaine et de ses illustres invités !

George Sand et son jardin

Dès son enfance, George Sand tisse un lien fort et permanent avec le jardin, où elle passe des moments inoubliables, relatés dans Histoire de ma vie, récit autobiographique. Des souvenirs partagés avec son père disparu brutalement, et aussi avec sa mère, qui ont nourri son imagination avant que sa tutelle ne soit confiée à sa grand-mère. Elle aime y partager du temps avec ceux qui l’entourent.

Le parc et le jardin sont le terrain de jeu de la fillette entourée d’amis du village, et à l’âge adulte deviennent également un terrain d’observation de la nature, d’expérimentation, de promenade, d’évasion, de ressourcement, de réflexion… Le temps passé au jardin est un art de vivre, une quête de liberté corporelle et spirituelle pour cette femme emblématique du XIXe siècle. Ses écrits (correspondance, autobiographie, agenda) témoignent de son intérêt pour ce lieu, de sa passion à la nature, du temps qu’elle y passe, des doux et pénibles souvenirs…

… je sème, je plante, je fume mes plates-bandes, je fais des massifs, j’enfonce des pieux, je relève des murs, je fais venir de la terre légère d’une demi-lieue. Je suis en sabots toute la journée et ne rentre que pour dîner…

Dessin représentant Nohant  en 1818, par Fremoville
Nohant, 1818, de Fremoville (dessinateur)

© Musée de la vie romantique- Roget Viollet

Un jardin à l'identique

Ces espaces conservent l'architecture que l’écrivaine a connue, attestée par le plan cadastral réalisé sur la commune de Nohant-Vic en 1841. 

Son accès se fait par une grille de fer forgée située au fond de la cour d’honneur et se compose de deux parties distinctes : l’une lumineuse avec le jardin destiné aux cultures ; l’autre ombragée avec le parc que George Sand appelle « petit bois ». 

L’écrivaine a été initiée très tôt à la botanique par son précepteur Deschartes, mais surtout par le botaniste et ami Jules Néraud.

Plan du cadastre
Plan du cadastre

© Archives Départemental de l'Indre

Le jardin

Avant la longue allée bordée de plates-bandes de vivaces qui dissocie le potager du verger et de la roseraie, un chemin vous mène au cimetière familial.

Pour la roseraie, l’écrivaine parle dans ses écrits d'un rosarium au sein du jardin et avoue sa reconnaissance aux roses pour leur longue période de floraison, quelques fois jusqu'en hiver. Sa favorite « est une rose modeste, d'un blanc rosé à feuilles de pimprenelle... qui a le ton le plus fin et le parfum le plus délicat... ».

Le potager, quant à lui, a perdu aujourd’hui son ampleur : il n’a plus la fonction nourricière qu’il avait autrefois à cause de l’isolement du lieu. À l’époque de George Sand, il permettait l’autosuffisance alimentaire de la famille, des invités et des domestiques. Cet espace était organisé en carrés, au sein desquels les cultures étaient protégées du vent et du froid par les murs cernant la propriété.

Vue du jardin de George Sand
Jardin

© Gillard et Vincent

Le petit bois

Constitué de multiples allées sinueuses comme un labyrinthe qui invite à la promenade, le petit bois s’étend jusqu’à une prairie bordant la route.

À l’Est, une petite île empierrée cernée d’un fossé, propice à la solitude et à la rêverie, rappelle les influences rousseauistes dans l’histoire familiale de George Sand.

Au Sud et à l’Ouest, le long de la route de Châteauroux, un saut-de-loup  sépare l’espace public du privé. Le pavillon situé au bord de cet axe routier servait à l’époque de George Sand d’accès principal à la propriété et permettait d'arriver à la maison par le perron de la salle à manger.

La couverture végétale évolue avec le temps. Hormis quelques arbres comme les ifs séculaires du cimetière, les deux cèdres du Liban situés à l’arrière de la maison ou encore quelques buis tortueux, les espèces végétales présentes ne sont pas celles que George Sand cultivait, observait et admirait il y a 200 ans. Peu de végétaux atteignent des âges canoniques ! Toutefois, le petit bois est constitué des mêmes essences d’arbres ou arbustes que ceux évoqués par la romancière, et les tilleuls de la terrasse font écho à ceux que George Sand voyait depuis les fenêtres de sa chambre.

Le petit bois est simplement entretenu, afin que les petites allées le sillonnant restent praticables, et que les arbres puissent développer leurs branchages aisément. Ces arbres sont des espèces endémiques à la campagne berrichonne : tilleuls, frênes, charmes, lilas.

Au fil des saisons, le sol se tapisse de fleurs : ficaires, anémones sylvestres, pervenches, primevères au printemps, cyclamens à l’automne, perce-neige l’hiver.

Petit bois

© Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux

Les 4 saisons

Tout au long de sa vie, George Sand est spectatrice du cycle des saisons, dont elle peut profiter chaque jour passé à Nohant en descendant au jardin ou en ouvrant ses fenêtres…

Pour aller plus loin

Le dossier thématique

George Sand et son jardin

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